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Carnet de voyage en terres Odysséennes
7 septembre 2004

Débarquement en terres Odysséennes

Nous avons enfin débarqué ! Je retrouve la terre ferme et cela ne se fait pas aussi facilement. Des semaines de naviguation ont perturbé mon équilibre. J'avais l'impression que le sol tanguait sous mes pieds. Un marin m'a dit que c'était normal, et que cela pouvait même durer quelques jours. J'en aurai presque le mal de mer ou plutôt le mal de terre.

Le déchargement du navire a immédiatement commencé, tandis que certains marins se sont jettés dans les bras des prostituées. La journée a dû être faste pour ces femmes. Je me suis eclipsée discrètement, sans un au revoir.

Revoir la foule d'une grande ville m'a fait du bien. Le retour à la civilisation possède un pouvoir revitalisant incroyable. L'anonymat ne me quittait plus depuis bien trop longtemps, tel est le fardeau que font peser sur vous les petits villages et le confinement d'un navire. Quel plaisir de voir tous ces gens qui se pressent sans un regard pour vous. Beaucoup de pauvres gens cependant à ce que l'on peut voir dans les quartiers du port. Mais cette cité semble gigantesque. Il va me falloir du temps pour la visiter entièrement et poser mes marques. Un fier chevalier tout en armure flamboyante traversa le quai sur son destrier. Beaucoup baissèrent la tête sur son passage, comme s'ils avaient peur de quelque chose. Je ne saurai encore dire pourquoi.

Mon attention avait alors été détournée par un groupe de magiciens, c'est du moins ce que j'ai crû comprendre à leur habillement haut en couleur (et avec un manque de goût évident) et leurs gestes larges. Même ici, après avoir parcouru des milliers de kilomètres, les hommes de science possèdent cette suffisance qui les distingue de ce qu'ils considèrent comme le commun des mortels. Je me souviens avoir souri.

Un cri puis un homme se mit à courir. Personne ne cherchat à le rattrapper. Il devait s'agir d'un coupeur de bourses peu adroit. Ce qu'il y a de bien avec ces villes énormes, c'est que la population est blasée. Je suis persuadée que si un homme gisait en sang sur ce quai, personne ne s'en inquièterait. Ceci m'arrange car j'espère pouvoir m'y faire oublier le plus longtemps possible. Pourquoi pas m'installer ici ?

En attendant, il m'a fallu trouver un lieu où dormir. Car si les grandes villes regorgent d'indifférence et de dangers, c'est aussi vrai pour moi. En plus, j'espère conserver l'argent que je possède. Il pourrait bien m'être utile. J'ai donc décidé d'utiliser une technique que j'ai souvent utilisé. Je me trouve une petite vieille qui a un peu de mal à se déplacer, et surtout qui va être heureuse de trouver un peu de compagnie. Je lui raconte alors une histoire à dormir debout en espérant qu'elle me propose d'elle-même de m'héberger. Ce soir, je suis donc entrain d'écrire à la lueur d'une bougie. Je sais que c'est une denrée rare pour cette pauvre femme, ce qui me rassure sur ma capacité à mettre une personne en confiance.

Demain je visiterai un autre quartier de La Baie.

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