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Carnet de voyage en terres Odysséennes
6 octobre 2004

Son et lumières dans un arbre

Peut-être aurais-je dû mentionner un point important. Depuis quelques jours ? Semaines ? Secondes ? Le fil du temps ne s'écoulait plus de la même façon. J'étais incapable de dire depuis combien de temps j'étais présente aux côtés de Zaël. Cette réunion elfique semblait suspendue dans le temps et l'espace.

J'étais bien consciente qu'il s'agissait d'un instant important pour la communauté elfique. Cependant, je n'étais pas vraiment emballée par les propos tenus. L'Arbre pouvait brûler, cela ne m'atteindrait aucunement, à condition que je ne m'y trouvas point, bien sûr. Pour occuper le temps, ou du moins ce qui me semblait être le temps, je me baladais discrètement d'un point à un autre. Je ne m'éloignais jamais trop du druide que j'avais accompagné. Mais lorsque j'étais non loin des extrémités du feuillage et que j'étais sensée apercevoir le vide, je n'y voyais qu'une sorte de tourbillon gigantesque aux teintes rouges et noires. Des volutes bleues émanaient de partout et venaient enlacer tous les êtres présents. Pourtant, point de danger. Je me sentais en parfaite sécurité et totalement apaisée. Etait-ce là un miracle divin octroyé par Te Danann ? Ou bien Zaël en était-il l'instigateur dans son étrange méditation entre la conscience et l'inconscience ? Mais tous ces druides et elfes réunis auraient très bien pu en être les responsables.

Tous mes déplacements semblaient à la fois longs et courts. Parfois, ils étaient instantanés pour se transformer en une monotone traversée. J'écoutais à peine les doléances des elfes, fascinée par cette faille spacio-temporelle. Je me trouvais dans une dimension différente, alors qu'il ne s'agissait que du sommet d'un arbre. Enfin c’est du moins ainsi que je voyais les choses. En fond sonore, une étrange litanie était le résultat des discussions elfiques. Leur avenir était le sujet, ainsi que celui de l’Arbre. Ou et comment construire leur cité, leur place dans le monde Odysséen ainsi que le devenir de ceux qui autrefois furent sombres. A mesure de ces paroles, je comprenais que si par le passé Zaël et ses frères étaient acquis à Hécate, ce n’était aujourd’hui plus le cas. Déjà parce que ses deux frères étaient morts, mais aussi, et cela ne concerne que mon avis, parce que je suis persuadée que Zaël possède un esprit trop fort pour être possédé. Servir plus ou moins Hécate a dû l’arranger à un moment de sa vie.

Les discussions continuaient, et je n’y avais pas ma place de toutes façons. Cependant, le spectacle qui s’offrait à moi valait largement la peine de rester.

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